12 novembre, 2011

Nutrition Nord

La vie ici est tranquille, je n’ai toujours pas le câble pour la télévision (donc je n’ai aucun poste) et pourtant je ne m’ennui pas. Je lis, je vais au cours d’Inuktitut que je devrais étudier un peu plus d’ailleurs, je joue au badminton, je profite des événements sociaux – culturels et je profite du temps qui passe. Vendredi était journée fériée pour nous et pas à cause du jour du souvenir et non nous ne sommes pas sous juridiction fédérale, c’est simplement le jour où la convention de la baie-James et du Nord québécois fut signé, donc on en a fait une journée fériée.

Mais la semaine fut tout de même bien remplie. Après un week-end où les caribous sont arrivés, le village en parle et les carcasses de caribous se retrouvent sur mon chemin, en effet les restes sont donnés aux chiens, alors dans ma rue j’ai retrouvé une patte avec le sabot et un crâne de caribou, le tout rongé par les chiens. Mais la vie ne s’arrête pas à la visite des caribous, nous avons eu la visite du conseil pour Nutrition Nord, un nouveau programme du gouvernement fédéral qui vient remplacer le programme Aliment-Poste de poste Canada qui lui existait depuis 1960. J’ai donc assisté à cette conférence où des personnes d’aussi loin que Old Crow au Yukon et Ottawa (haha!) étaient présentes, mais aussi le maire, les grands patrons de KRG et certains sont venus exprimer leurs craintes, leurs désappointements, etc. En somme, ils n’ont pas dit que le programme n’était pas bon, ni de mauvaise volonté, mais qu’ils ont oublié une grande partie de la réalité ici. Par moment, j’ai senti le malaise du directeur, Leo Doyle de Nutrition Nord.

Le programme veut donner une plus grande place aux entreprises et aux règles du marché afin qu’ils fassent des économies d’échelles – dans ce ‘’grand’’ marché captif! – le but est que les épicerie-marché-coop s’organisent pour donner des denrées à des prix raisonnables. Pour se faire, il faudrait utiliser à son maximum les lignes maritimes pendant les mois navigables et entreposer tout ce qui est non périssables : du papier de toilettes au riz. Le problème c’est qu’il n’y a pas d’entrepôt, et les construire demande du temps (ex. livraison des matériaux) et aussi coûte très cher, tant les construite que les entretenir et les chauffer. Quand on pense que la crise du logement ici est plus que réelle, que certains s’entassent 10 dans une même maison – sur trois génération faute de logement et bien entre construire un entrepôt et une maison il faut avoir de bonne raison… Donc, plusieurs se demande s’il y aura un impact réel sur le prix au Nuviq’vi (épicerie). Ce qui n’a pas été dit aussi, mais ont lit dans les pensées parfois… C’est qu’encore une fois le gouvernement joue à celui qui décide ce qui est bon pour nous, en subventionnant que les aliments santé - soit les fruits et légumes – le pain (mais pas la farine) alors que pendant des millénaires les Inuit* ont eu que pour fruits … des légumes je n’en ai pas encore vu (dans l’alimentation traditionnelle je parle – car il y en a à l’épicerie!)… des bleuets, des canneberges et de l’Arpic (mures jaunes) et on également survécu sur la bannick – forme de pain en galette fait à base de farine, sel et poudre à pâte. Bref, c’est intéressant quand même de voir ces changements arrivés et les discours que ca suscitent. En attendant le gouvernement à augmenté la subvention et a ajouté le riz dans la liste des aliments subventionnés… Donc, mon yogourt à passé de 6,18 à 5,69, mais les produits d’hygiène sont encore aussi élevé. Mais avec ma réserve pour l’année je n’ai pas eu encore à en acheter. Par contre, je peux vous dire que le liquide à vaisselle est à 8$ la bouteille (on en trouve à 1$ au dollorama ou à 3$ à l’épicerie) tandis qu’à Salluit la petite boite de détergeant à lessive en poudre peut se vendre jusqu’à 50$!

Je ne sais pas si le programme viendra changer tant que ca les prix ou les habitudes, je ne fus pas assez longtemps sous l’ancien régime, tout ce que je vois c’est qu’à l’épicerie ils affichent en face du fromage ‘’ subvention niveau 1’’ et en face du fromage à tartiner ‘’subvention niveau 2’’ et en principe le prix est plus bas qu’avant, mais à part pour le yogourt je ne peux pas assez comparer, moi qui est ‘’née’’ avec le nouveau programme.

De toute façon, peu importe le montant de la subvention, la coût de la vie restera toujours plus élevé ici qu’on le veuille ou non…

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